Bonjour
Quatrième volet de notre virée sur la côte nord de l’Île-et-Vilaine. J’aurais aimé être un peu plus efficace et publier cet article avant notre départ pour l’Irlande mais une fois encore, j’ai été prise par le temps… Peu importe, je finis la rédaction de ce texte sur un carnet alors que nous sommes à Ballinskelligs et que dehors, c’est une véritable purée de pois. J’en profite pour me replonger dans une journée à part : la découverte d’Erquy et de son cap. Je vous embarque?
Day 2 : d’Erquy aux Sables d’Or les Pins
Erquy
Le matin du deuxième jour – c’est dimanche, nous avons pris notre temps et voulons faire quelques courses dans une épicerie – nous arrivons à Erquy. le bourg est animé. Chacun est venu faire ses courses. Etals du poissonnier, vitrines des boulangers, des pâtissiers attirent le chaland. Après quelques emplettes, nous rejoignons la grève quasi-déserte en cette saison. Des badauds flânent cependant le long de la promenade. Louis est intrigué par un groupe de garçons qui jouent au ballon sur la plage. Les mouettes s’approchent, attirées par le pain frais et croustillant que nous venons d’acheter. Elles se précipitent sur les morceaux de pain que notre petit homme leur jette et nous suivent pour son plus grand plaisir. De notre côté, cela nous rappelle une journée à Brighton où ces volatiles avaient chipé le sandwich de Damien alors que nous pique-niquions sur la jetée. Depuis, une appréhension nous gagne, chaque fois que nous voyons ces oiseaux, un morceau de pain à la main…
Finalement, comme il fait beau et que nous souhaitons découvrir le Cap d’Erquy, nous trouvons une petite crêperie pour nous restaurer. Comme à son habitude, Louis s’occupe de l’animation.
Le Cap d’Erquy et les plages sauvages
Une fois le repas terminé, nous prenons la direction du cap d’Erquy. Louis cependant est fatigué et nous réalisons immédiatement que le chemin n’est pas praticable avec la poussette. Finalement, je décide de tenter une chose que je n’avais jamais fait auparavant : partir seule sur le GR34 tandis que Damien rentre avec notre petit bonhomme – Damien aussi a besoin de repos et est un adepte de la sieste… Et tant qu’à faire, de rejoindre les Sables d’Or les Pins… C’est avec un pincement au coeur que je vois la voiture s’éloigner et avec appréhension que je me tourne vers le sentier côtier. Le paysage est sublime, je me lance.
La végétation rase invite notre regard à contempler ces falaises grises et dentelées qui fendent la mer émeraude. Le contraste est saisissant et les jours de beau temps, les couleurs contrastées et vives doivent nous en mettre plein les yeux. Je m’avance sur le sentier sinueux et ne me lasse pas de cette côte déchiquetée. Ici, une vue plongeante sur les falaises, là, les vagues qui claquent contre les rochers. Plus loin, la bruyère qui s’accroche à la paroi.
La plage du Lourtuais
Bientôt, la grande plage du Lourtuais apparaît. Le lieu sauvage et majestueux s’offre comme une récompense. La bruyère, les genêts et les fougères brûlées tapissent le rivage et forment un écrin sombre pour ce petit bijou. J’aime ce contraste des couleurs de l’automne qui se mêlent au vert des nouvelles pousses, de la renaissance. Le sentier serpente sur les hauteurs et traverse cette palette d’orange et de marron avant de redescendre doucement vers l’extrémité est de la plage.
Là, les couleurs se font plus douces : le vert tendre de l’herbe et des oyats enserre l’étendue de sable fin. Le ponton en bois qui les enjambe nous invite à rejoindre la plage. Quelques marcheurs, des personnes qui se croisent, des familles qui profitent de l’instant, jouent une partie de balle, se trempent les pieds. Et, tout au bout, de là où je viens, la falaise qui forme une barrière naturelle. Un lieu idyllique, à l’abri des foules. Je ne m’attarde pas trop cependant car les aiguilles tournent et j’ai bien l’intention de regagner à pied les Sables d’Or les Pins. La route est encore longue…
Les plages du Portuais & du Guen
Je me lance dans l’ascension du vertigineux escalier et retrouve ce paysage à couper le souffle : au premier plan, les plages du Portuais & et du Guen et à l’horizon, le cap Fréhel. Si, si, regardez bien, on le voit! La végétation s’étoffe. une pinède couvre les hauteurs et doit apporter une sensation de fraîcheur l’été. C’est cela que j’aime en Bretagne, cette variété des paysages en seulement quelques kilomètres. D’une zone sauvage, rude, on retrouve une côte couverte de pins, qui rappelle le sud ♡.
La deuxième plage, plus intime, abrite une famille qui semble s’y être installée pour l’après-midi. Je continue mon chemin. Bientôt, la terre devient fine et noire ; la roche striée semble s’avancer dans la mer et nous raconter l’histoire du temps qui passe . . . J’aime ces couleurs qui se rencontrent, ces motifs qui se créent telles des peintures impressionnistes, le va-et-vient des vagues qui nous accompagne tout au long du chemin, le parfum iodé de la mer.
Je longe les sous-bois et découvre la magnifique plage du Guen. Toujours cette impression d’être seule au monde sans pour autant être gagnée par l’inquiétude. Non loin, un couple de petits vieux m’ouvre le chemin tandis qu’en retrait trois générations de filles – la grand-mère, la mère et la fille s’amusent sur la plage. Face à la mer, le domaine du Lanruen forme un joli petit hameau. Je ne suis habituellement pas fan des constructions en bord de mer qui défigurent souvent le paysage mais ici, toutes ces petites bâtisses blanches aux toits d’ardoise, perdues face à l’océan forment un tableau harmonieux. Finalement, j’emboîte le pas du couple qui me guide à travers ce dédale de rochers et je découvre au bout de la plage un chemin qui permet de poursuivre vers les Sables-d’Or les Pins. Je longe un centre de vacances et je retrouve la route. L’endroit est peu hospitalier et la fatigue apparaissant, je commence à avoir hâte de retrouver mes deux hommes.
La fin de la balade
Finalement, j’aperçois la chapelle Saint-Michel juchée sur son île. La première fois que je l’ai vue, alors que nous séjournions au même endroit pour la coupe du Rhum avec ma belle-famille, elle m’avait tout de suite tapée dans l’oeil. La mer était basse et nous avions pu nous rendre sur l’îlot. Mais ce jour-là, la mer remontait et même si cela avait été possible, j’étais de toute façon trop fatiguée pour m’y rendre. Il n’empêche, je prends plaisir à la voir ceinturée d’eau et dans les rayons du soleil.
J’accélère le pas pour rejoindre les Sables d’Or car j’aperçois enfin cette grande plage. Malheureusement, moi qui pensais pouvoir couper et dire à Damien de passer me prendre devant le casino, je me rends compte que la plage est traversée par un courant d’eau qui m’empêche de traverser à moins d’enlever mes chaussures, ce qui est hors de question vu combien j’ai mal aux pieds la température de l’eau. Finalement, je rebrousse chemin jusque la pointe du Champ du Port et j’attends que mes deux hommes viennent me chercher. Je suis gelée car le fond de l’air s’est bien refroidi mais heureuse d’être pratiquement arrivée au bout de mon objectif et la tête (le boîtier aussi) remplie de magnifiques paysages.
Voilà!
Connaissiez cette superbe partie de la côte bretonne? Si d’aventures, vous passez par là, cette partie du GR34 vaut vraiment le coup. Une balade que je vous conseille vivement!
A très vite pour le tout dernier volet de notre escapade, le Cap Fréhel sous la pluie…
Belle journée
Maïlys LD
Quel talent tu as, c’est si beau. Je ne sais pas si les paysages s’y prêtent particulièrement ou si tu as tout simplement un merveilleux don de faire ressortir la beauté de chaque lieu. Probablement les deux. Je m’impatiente de lire tes autres articles (mais je ne peux pas aller plus vite que mes yeux me le permettent ahah).
Thalieandco
Merci beaucoup Maïlys pour tous tes mots, c’est si agréable d’avoir un retour sur les articles que l’on a écrit, merci sincèrement.
al.by
Merci pour ce billet qui me replonge en enfance… mes grand-parents avaient un petit terrain avec une caravane sur le cap, tout près de la plage du Portuais, et j’y ai passé tous mes étés jusqu’à 11 ou 12 ans. Très jolies photos de cette magnifique balade !
L’endroit est superbe au mois d’août, avec la lande toute rose des bruyères en fleurs. (plus peuplée également.. mais ce morceau de GR au couchant est plutôt paisible et magnifique avec la lumière de fin de journée d’été).
Thalieandco
Bonjour Alice,
Merci beaucoup pour votre message et pour vos compliments. Ce doivent être de très beaux souvenirs d’enfance, ces lieux sont si beaux!J’espère en effet y retourner un jour en été pour voir la différence et profiter des belles couleurs. Très belle journée à vous.
Nathalie